Avoir une paupière qui tressaute de façon involontaire, ce symptôme est connu de tous, et survient de façon transitoire notamment après une journée fatigante. Mais parfois, ces contractions répétées et involontaires des muscles des paupières peuvent durer, devenir chroniques, gênantes, voire douloureuses. Il peut alors s'agir d'une maladie appelée blépharospasme.
Faisons le point
Blépharospasme : qu'est-ce que c'est ?
Le blépharospasme est une dystonie focale, c'est-à-dire une maladie de la contraction musculaire. Elle entraîne des spasmes au niveau des muscles des paupières qui se ferment alors de façon répétitive et incontrôlable. Lors d'un spasme, il est impossible pour le malade d'ouvrir les yeux.
Il existe plusieurs formes de cette maladie. Ainsi, un seul côté du visage peut être atteint (spasme hémifacial), ou les deux. De même, le blépharospasme peut ne concerner que les muscles des paupières (muscles orbiculaires), mais il existe des formes ou d'autres parties du visage peuvent se contracter (syndrome de Meige).
Le blépharospasme peut rester stable, mais le plus souvent, sans traitement, les symptômes ont tendance à s'aggraver. Les simples clignements du début de la maladie pouvant évoluer vers une fermeture permanente des paupières. La gêne sociale et pour la vision est alors réelle. La maladie peut par exemple rendre difficile voire impossible la lecture, la conduite automobile, les déplacements dans la rue, l'activité professionnelle...
En général, les symptômes s'accentuent en fin de journée et sont améliorés par le repos.
La cause de cette dystonie reste inconnue. Dans le cas du spasme hémifacial, la cause peut être une compression du nerf facial par une petite artère cérébrale.
Bon à savoir : le blépharospasme est souvent accompagné d'un syndrome sec, un manque de larme. Il peut aussi exister une photophobie : la lumière entraîne une douleur.
Blépharospasme : qui est touché?
Le blépharospasme est une maladie rare, touchant préférentiellement les femmes. L'âge de début de la maladie se situe souvent entre 50 et 60 ans. En France le nombre de personnes atteintes est estimé à 4 000.
Le diagnostic étant difficile à poser, la prévalence de la maladie est peut-être sous estimée.
Traitements du blépharospasme
Les traitements médicamenteux utilisés ne sont pas un remède spécifique à la dystonie. Les traitements utilisés appartiennent à différentes classes comme les benzodiazépines ou les anti épileptiques. Le traitement médicamenteux a une efficacité qui dépend de chaque individu.
En l'absence d'efficacité suffisante des médicaments, deux autres traitements existent :
- L'injection de toxine botulique: la toxine botulique est injectée par un médecin dans tous les muscles affectés par le spasme. Cette toxine a pour effet de paralyser temporairement le muscle. Le geste est simple et rapide a réalisé, mais il doit être répété tous les 3 mois environ, l'effet de la toxine étant temporaire.
- La chirurgie : elle concerne les formes les plus graves, par exemple un blépharospasme bilatéral sans efficacité des autres traitements. L'acte chirurgical consiste sous anesthésie locale ou générale à enlever une partie du muscle orbiculaire. Une suspension des paupières peut, dans certains cas, être réalisée.
Bon à savoir : dans les rares cas ou le spasme hémifacial est dû à une compression du nerf facial par une artère cérébrale, la chirurgie peut aussi être indiquée. Il s'agit d'une intervention totalement différente, pratiquée par un neurochirurgien.